UFC-QUE CHOISIR DU DOUBS - T.BELFORT

Touche pas à ma malbouffe

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Dur à avaler. Un décès sur  cinq dans le monde serait dû à la malbouffe. C’est l’effarante conclusion d’une étude publiée la semaine dernière  dans la prestigieuse revue médicale scientifique « The Lancet« .  Cent trente chercheurs internationaux ont décortiquées les conséquences sur la santé des mauvaises habitudes alimentaires dans 195 pays. Certes, la France est moins touchée que les autres, mais elle affiche tout de même plus de 40 000 morts par an liés à la malbouffe.

Télescopage des calendriers, sept jours plus tôt, Édouard Philippe, flanqué de sa ministre Agnès Buzyn, dévoilait le grand « plan national » qui va permettre aux  Français de « vivre plus longtemps et en bonne santé ». sauf que pour améliorer le contenu de l’assiette, ledit plan ne contient aucune mesure concrète. Du flan !

Prenons le sel, le sucre et les acides gras insaturés, pointés de doigt par l’étude du « Lancet » comme les trois cavaliers de l’apocalypse nutritionnelle. Le comité interministériel pour la santé n’envisage aucune réglementation pour que nous en avalions moins, alors que les experts en santé publique s’accordent à dire que la seule façon de stopper l’overdose est d’imposer aux industriels des quantités maximales à ne pas dépasser. Deux fois de suite, en vain, au début de l’année, des parlementaires ont mis les pieds dans le plat en proposant de fixer des seuils sur le sel, le sucre et les acides gras insaturés.

En fait, les pouvoirs publics ont toujours opté pour « une démarche volontaire des acteurs économiques ». résultat : alors que, depuis dix-sept ans, les autorités sanitaires tirent la sonnette  d’alarme sur les 25 000 morts annuelles provoquées par la surconsommation de sel, les gouvernements successifs n’ont jamais réussi à faire diminuer significativement la quantité de sodium incorporé dans notre alimentation.

Et ça ne va pas s’arranger ! Le fameux plan Nutrition Santé, à l’origine de Nutri-Score, ce système d’étiquetage simplifié des  aliments qui permet de récupérer d’un coup d’œil la malbouffe, a du plomb dans l’aile. On attend toujours la publication de la quatrième édition, déjà reportée une fois en 2017.Certains caressent même l’idée de le fusionner avec le plan national Alimentation, un bidule inventé par le ministère de l’Agriculture pour défendre les intérêts de l’agroalimentaire.

On pourra toujours dire que, la santé du consommateur, c’est plan-plan …
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Le Canard Enchaîné du 10 avril 2019

 

25 avril 2019

Pièces détachées autommobiles

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Pièces détachées automobiles :

L’occasion, une alternative aux pièces neuves !

 

  • Le consommateur est-il en droit de demander que la réparation de son véhicule soit effectuée avec des pièces d’occasion, et non des pièces neuves ?

En fait, depuis le 1er janvier 2017, selon le code de la consommation, les professionnels de l’automobile sont censés proposer pour l’entretien ou la réparation des véhicules de leurs clients (voitures particulières et camionnettes) une pièce de ré-emploi, issue de l’économie circulaire à la place d’une pièce neuve, ce qu’ils peuvent accepter ou refuser. Toutefois, pour être mise en oeuvre, cette mesure nécessitait la publication d’un texte d’application.

  • En quoi cette mesure favorable au consommateur est-elle d’actualité ?

Tout simplement, parce qu’un arrêté d’application du 8 octobre 2018 relatif à l’information du consommateur sur les prix et les conditions de vente des pièces issues de l’économie circulaire pour ce type de prestations, prévoyait l’entrée en vigueur le 1er jour du 6ème mois de sa publication, soit le 1er avril 2019.

  • Quels avantages peut y trouver le consommateur ?

C’est une manière de concilier, d’une part, la transition énergétique en prolongeant la durée de vie des voitures et en faisant un geste pour l’environnement et , d’autre part, le pouvoir d’achat en offrant la possibilité d’acquérir des pièces à moindre coût. Il faut savoir qu’environ 1 million d’automobiles sont mises au rebut chaque année en France avec souvent des pièces en bon état.

  • De quelles garanties dispose le consommateur en ce qui concerne des pièces d’occasion ?

Le consommateur peut être rassuré : les pièces issues de l’économie circulaire proviennent de centres de véhicules hors d’usage (VHU) agréés par l’Etat qui sont sécurisées et tracées ou sont des pièces remises en état selon les prescriptions des constructeurs.

  • Le professionnel est il tenu de pouvoir fournir au client des pièces d’occasion ?

Selon le code de consommation, le professionnel de l’automobile est dispensé de son obligation de proposer des pièces de ré-emploi dans 3 cas :

. si l’intervention est réalisée à titre gratuit ou sous garantie contractuelle ou encore dans le cadre d’actions de rappel constructeur ;

. si les pièces d’occasion ne sont pas disponibles dans un délai compatible avec le délai d’immobilisation du véhicule ;

. si le professionnel estime que les pièces de ré-emploi sont susceptibles de présenter un risque important pour l’environnement, la santé publique ou la sécurité routière.

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Jean Pierre Courtejaire – Que Choisir du Doubs

12 avril 2019

Enquête sur 102 sources d’eau potable

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Communiqués de presse diffusés par la Fédération

Alors que vient de s’ouvrir la deuxième séquence des Assises de l’Eau visant à réformer la politique de l’eau en France et en l’absence de données officielles, l’UFC-Que Choisir rend aujourd’hui publique une étude qui montre que la persistance des pollutions agricoles dans l’eau n’est pas une fatalité. L’analyse de 102 sources prioritaires particulièrement menacées par les pollutions établit que les mesures de prévention issues du Grenelle de l’Environnement sont globalement efficaces pour obtenir une eau potable sans recourir à une coûteuse dépollution. L’Association demande donc une protection des captages de tout le territoire, ainsi que la mise en œuvre stricte du principe pollueur-payeur.

La persistance des pollutions agricoles sur tout le territoire

Alors que le problème des pollutions de l’eau d’origine domestique et industrielle est en passe d’être résolu, les pollutions agricoles sont quant à elles toujours aussi répandues. En deux décennies, les nitrates n’ont pas diminué dans les nappes phréatiques, quand les pesticides dépassent les seuils légaux de potabilité sur la moitié du territoire français pour les cours d’eau et sur le tiers pour les nappes phréatiques.

La coûteuse impasse de la dépollution rejetée par les consommateurs

Plutôt que de limiter l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires à l’origine de ces pollutions, la France a massivement fait le choix du dispendieux traitement des eaux polluées afin de les rendre potables. Cette politique est aussi onéreuse qu’injuste, puisqu’elle consiste à faire payer par les consommateurs l’essentiel du traitement des pollutions agricoles. C’est ainsi un surcoût compris entre 750 millions et 1,3 milliard d’euros annuellement qui est supporté par les consommateurs via leurs factures d’eau, en violation flagrante du principe pollueur-payeur. Ce thème a d’ailleurs été jugé comme la première priorité des consommateurs dans le cadre du Grand débat national. Cette politique est en outre en partie inefficace puisque, malgré ces traitements, plus de 2 millions de consommateurs reçoivent une eau du robinet polluée par les pesticides ou les nitrates.

Le bilan de l’UFC-Que Choisir 12 ans après le Grenelle : la prévention, ça marche !

En 2007, le Grenelle de l’Environnement avait pourtant ouvert une brèche en faveur de la prévention des pollutions. Pour mille sources parmi les plus menacées en France, une nouvelle approche avait été adoptée, consistant à définir, en concertation avec les agriculteurs, les mesures concrètes à même de limiter les pollutions. En l’absence d’évaluation officielle douze ans après son lancement, l’UFC-Que Choisir a décidé de dresser son propre bilan, en réalisant une enquête à travers la France grâce à son réseau d’associations locales. Un échantillon de 102 sources prioritaires réparties dans 27 départements a été étudié par le biais d’entretiens en face à face avec les structures pilotant la protection de ces captages.

  • Une baisse des pollutions pour deux tiers des sources étudiées : sur les 76 sources pour lesquelles nous avons pu retracer l’évolution des pollutions, il apparaît que les programmes de protection ont entrainé une baisse des pollutions en nitrates ou en pesticides dans 60 % des cas et ont permis d’arrêter la progression des pollutions pour le quart des captages.
  • Les mesures obligatoires trois fois plus efficaces que les mesures volontaires : les baisses de pollutions en nitrates sont trois fois plus importantes quand les plans d’action « Grenelle » contiennent des mesures d’application obligatoires (en moyenne, – 23 % de nitrates) par rapport aux plans d’action dont les mesures sont strictement volontaires (- 8 %).
  • L’impasse sur le bio et le reboisement : on déplore en revanche un très faible développement de l’agriculture biologique et des surfaces boisées dans les aires de captage, alors que ces modes de production sont particulièrement efficaces pour limiter les pollutions dans les zones sensibles.

 

Des résultats encourageants… qui appellent un déploiement d’urgence à tout le territoire

Alors que ces captages prioritaires concernés par cette politique de prévention ne représentent que moins de 3 % des 35000 captages français, le cas général reste cependant celui des sources sans protection particulière contre les pollutions agricoles. Les mesures mises en place sur ces captages « Grenelle » ayant fait la preuve de leur efficacité, il est urgent que ces efforts soient désormais étendus à l’ensemble du territoire. C’est seulement ainsi que la politique de l’eau pourra combiner protection de l’environnement, de la santé et baisse des pollutions.

Décidée à répondre à l’urgence environnementale, l’UFC-Que Choisir formule des propositions concrètes dans le cadre des Assises de l’eau pour protéger la ressource aquatique :

– Un bilan exhaustif de la protection des 1000 captages prioritaires, ainsi qu’un état des lieux régulier de la protection des 35 000 captages du territoire national ;

– Un renforcement réglementaire des mesures de protection des captages :

  • La définition de mesures obligatoires sur les aires de protection des captages ;
  • Le pilotage des plans d’action par les collectivités locales desservies ;
  • Le développement sur les aires de captage de modes de production agricole peu polluants tels que l’agriculture biologique ;

Une extension à l’ensemble des captages des mesures de lutte contre les pollutions diffuses ;

– La mise en œuvre stricte du principe pollueur-payeur, 1er choix des consommateurs dans le cadre des propositions formulées par l’UFC-Que Choisir dans le cadre du Grand débat, pour que les consommateurs ne soient plus les payeurs des pollutions qu’ils subissent.

Consulter la synthèse de l’étude
Télécharger le communiqué de presse
Lire les Actes du colloque EAU de l’UFC-Que Choisir
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.Que Choisir du Doubs

4 avril 2019

Enquête Rénovation énergétique : Les professionnels à nouveau lourdement discrédités

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Communiqués de presse diffusés par la Fédération

Alors que le Ministre de la Transition écologique et solidaire doit présenter prochainement son projet de loi Energie-Climat dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui prévoit de rénover 2,5 millions de logements à horizon 2023, l’UFC-Que Choisir rend publics aujourd’hui les résultats exclusifs de son enquête « client-mystère » dans plus de 500 magasins/stands en foires proposant des travaux de rénovation énergétique. Devant les pratiques désastreuses constatées, l’association exige une action urgente pour un cadre juridique (enfin !) efficace permettant de préserver les droits des consommateurs et de relever le défi de la transition écologique des logements.

Le scénario de notre enquête1, publiée dans le numéro Que Choisir d’avril, était le suivant : les bénévoles de nos associations locales se présentaient incognito dans des magasins ou des stands en foires, d’une part pour remplacer leurs fenêtres anciennes et d’autre part pour installer des panneaux solaires en autoconsommation, dans le but de réduire leur facture énergétique.

Prix : obtenir un devis, une gageure pour les consommateurs

Le premier enseignement de notre étude porte sur la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis. En effet, malgré les demandes de nos enquêteurs, plus de deux professionnels sur trois (67 %) ont refusé de leur remettre un devis à l’issue de l’entretien. Comment s’en étonner face au grand yo-yo tarifaire pratiqué par les professionnels ? Pour le même besoin exprimé par nos bénévoles, le prix proposé varie du simple au quadruple pour les fenêtres (de 4400 à 18500 euros) et du simple au triple pour le photovoltaïque (de 2000 à 7000 euros par kWc2). Rappelons que le devis est la clef de voûte d’une saine concurrence, en particulier en foires au sein desquelles la loi ne prévoit aucun droit de rétractation.

Pratiques commerciales : des allégations fantaisistes aux fraudes caractérisées

Les allégations fantaisistes ont la vie dure, puisque 16 % des commerciaux ont promis à nos bénévoles une baisse drastique de leur facture énergétique, sans même avoir visité leur logement, une pratique d’autant plus répandue que ces affirmations ne leurs sont pas opposables en cas de litige.

Par ailleurs, les travaux peuvent s’avérer bien plus chers qu’annoncés. En effet, 18 % professionnels ont sous-estimé leur coût réel en prétendant à tort qu’ils étaient éligibles à diverses aides de l’Etat. Pire, 21 des 60 stands de photovoltaïque visités se sont prétendus titulaires du label public Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) alors qu’il n’en n’était rien. Or pour que le consommateur puisse bénéficier du crédit d’impôt, il est indispensable que les travaux soient réalisés par une entreprise RGE.

Enfin, et si ce n’était déjà pas suffisant, plus des trois quarts des exposants en foires (82 %), toutes activités confondues, se sont exonérés de leur obligation d’informer les consommateurs, par un affichage sur leur stand, de l’impossibilité de se rétracter lors de ce type de manifestation.

Conseil : du grand n’importe quoi, même pour le label RGE

Le troisième enseignement de l’étude lève le voile sur le niveau médiocre des conseils des professionnels des fenêtres, qu’ils disposent ou non du label public. RGE ou non, au cours de l’enquête, moins d’un commercial sur cinq (19 %) s’est enquis des caractéristiques d’aération du domicile de nos bénévoles en total contravention avec les règles élémentaires de la profession3. Plus grave, 25 % des commerciaux ont proposé à nos enquêteurs des fenêtres moins efficaces que l’étalon en matière de performance thermique4. Dans le détail, cet écueil touche plus d’un professionnel RGE sur cinq (21 %) et pas moins de 44 % des entreprises non labellisées.

Au vu des résultats accablants de notre enquête de terrain, l’UFC-Que Choisir, déterminée à permettre aux consommateurs de réduire les dépenses énergétiques de leurs logements et assainir le secteur :

– Met à jour son recensement, en accès-libre, des sociétés pour lesquelles nos associations locales constatent de nombreux signalements de consommateurs ;

– Met à la disposition de tous des lettres-types utiles en cas de difficultés liées à des travaux de rénovation et rappelle que son réseau d’associations locales peut les accompagner lors d’un litige avec un professionnel ;

– Interpelle la DGCCRF sur la nécessité de contrôler le respect par les professionnels qui exposent en foires et salons de leurs obligations légales ;

– Exige des pouvoirs publics un cadre juridique (enfin !) efficace, ce qui passe par :

  • Une totale remise à plat de la qualification RGE, avec un renforcement de la formation et des contrôles des professionnels qualifiés ;
  • Une obligation de résultat imposant aux professionnels de respecter leurs promesses en matière de performance énergétique ;
  • Une nouvelle filière d’experts indépendants capables de coordonner les travaux et d’accompagner les consommateurs tout au long de leur démarche de rénovation énergétique ;
  • Un droit de rétractation pour les consommateurs qui souscrivent des travaux de rénovation énergétique en foires et salons.

 

Télécharger le communiqué de presse

1 Enquête menée entre le 29 septembre et 13 octobre 2018 auprès de 291 magasins de fenêtres, 157 stands de fenêtres et 60 stands de photovoltaïque en foires et salons dans 72 départements. Résultats exhaustifs publiés dans le Que Choisir n°579 d’avril 2019.
2 Kilowattheure crête, l’unité de puissance du photovoltaïque.
3 Guide à l’usage des menuisiers, Fédération française du bâtiment, Pôle Fenêtre, version 2.0, décembre 2016.
4 D’après les critères établis par le Bulletin Officiel des Finances Publiques – Impôts, à savoir des coefficients Uw inférieurs ou égaux à 1,3 W/m2.K et Sw supérieurs ou égaux à 0,3.
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Que Choisir du Doubs
4 avril 2019