L’indice de réparabilité des appareils électroménagers et multimédias ne reflète pas la réalité
L’indice de réparabilité des appareils électroménagers et multimédias « ne reflète pas la réalité » selon l’UFC-Que Choisir du Doubs
Que vaut l’indice de réparabilité ? Cette note sur dix qui doit apparaître sur les produits électriques et électroniques et dont le but est de mesurer la facilité avec laquelle ils peuvent être réparés. Benjamin Capelli, juriste au sein de l’UFC-Que Choisir du Doubs nous éclaire sur ce point.
Peut-on se fier à cet indice de réparabilité ?
« C’est difficile de comparer juste la note globale sans avoir un peu de détails. Et ce système de notation est fixé par les pouvoirs publics, mais ce sont les fabricants qui vont s’arranger pour avoir les notes. Et il n’est pas forcément très exigeant sur certains points, comme sur la facilité d’accéder aux pièces. On ne peut pas s’y fier à 100 % vu comment sont faits les critères de notation. Cinq sont pris à parts égales : si par exemple le démontage du produit est facile, on va avoir des très bonnes notes sur ce point-là, alors que les pièces détachées peuvent être désastreuses. Cette note n’est pas suffisante, on a la note globale , sans détails affichés. On ne sait pas ce qui fait globalement cette note. Faire réparer, c’est très bien, mais la conception de cet indice ne reflète pas la réalité de la réparabilité réelle du produit. Ce n’est qu’un indice, il en faut plusieurs pour savoir si le produit est vraiment réparable ou non. »
Que reprochez-vous aux enseignes ?
« Normalement, les vendeurs doivent afficher cette vignette, or ce n’est pas le cas de tous. Avec la loi du 4 novembre 2022, ce qui change c’est l’extension des produits concernés, car cela existait déjà pour les téléphones par exemple. L’obligation d’affichage date pourtant de janvier 2021, et pendant une grande période il y a eu une tolérance de la répression des fraudes. Il n’y a pourtant rien de contraignants pour les enseignes. Elles ont peut-être peur que les clients hésitent à acheter un appareil si la note n’est pas élevée. D’autant plus que le vendeur n’a que l’obligation d’affichage, c’est au fabricant que revient la responsabilité. En décembre 2021, nous avons constaté que des enseignes comme Leroy Merlin étaient à 95 % ou 100 % d’affichage, alors que Carrefour était à 0 %. Certains, fabricants et vendeurs, ne veulent pas montrer que leurs produits ne sont pas réparables. »
Que faire alors ?
« On commence par ce changement, mais il va falloir rapidement passer vers autre chose pour informer davantage le consommateur. Il faudrait forcer davantage les fabricants à prendre en compte la réparabilité de leurs produits et qu’ils proposer plus facilement des matériels réparables. »
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Benjamin Capelli, juriste au sein de l’UFC-Que Choisir du Doubs